JE M'INFORME
Les jeunes enfants
Information aux parents
De nos jours, les enfants sont constamment exposés à une multitude d'informations et de stimulations, ce qui peut générer du stress, de l'anxiété et de la peur. Le monde qui les entoure est en constante évolution, et ils doivent s'adapter à des changements rapides et parfois imprévus. Cette situation peut être particulièrement difficile pour les jeunes enfants, qui sont encore en phase de développement émotionnel et qui ont besoin d'un environnement stable et rassurant.
Face à cette réalité, il est essentiel de comprendre les différentes façons dont les enfants peuvent manifester le stress, l'anxiété et la peur, et de leur apporter le soutien dont ils ont besoin pour gérer ces émotions. En effet, Lorsqu'ils sont confrontés à des changements importants, les jeunes enfants peuvent ressentir une gamme d'émotions, certaines positives et d'autres négatives. Ces émotions peuvent être difficiles à gérer et à exprimer, ce qui peut parfois dérouter les adultes.
Certains enfants peuvent exprimer leurs émotions ouvertement, en pleurant, en faisant des colères ou en exprimant des inquiétudes. D'autres peuvent intérioriser leurs sentiments, ce qui peut se traduire par des troubles du sommeil, des difficultés de concentration ou des changements d'appétit. Il est important d'être attentif aux signaux que votre enfant envoie et de lui offrir un espace de dialogue pour qu'il puisse exprimer ses émotions.
Parmi celles-ci, nous pouvons retrouver la peur, une réaction naturelle et innée que tous les enfants ressentent à un moment de leur vie et qui leur permet d’éviter les dangers. Mais parfois, cette peur peut être mal gérée ou trop intense pour certaines enfants : elle devient alors trop importante et donne naissance à des symptômes d'anxiété.L’anxiété est très répandue chez les enfants, les adolescents et même chez les adultes. Pour lutter contre cette anxiété, certains enfants ont besoin de recevoir de l’aide et de consulter un psychologue alors que pour d'autres, l'utilisation simple de petits trucs et de stratégies à mettre en place dans la vie quotidienne pourrait déjà leur faciliter la vie durant cette période.
Ce site/cette application a été conçue dans cet objectif. En effet, dans les modules qui vont suivre, vous trouverez des conseils, des informations, des activités à réaliser à la maison qui auront pour mission de vous aider à mieux comprendre certaines difficultés qui pourraient être présentées par votre enfant, et l’aider à être plus détendu et mieux armé pour les affronter.
Quelques définitions pour aller plus loin
Se questionner sur la peur, l’anxiété, le stress, c’est en fait utiliser l’un pour l’autre des termes qui ne sont pas équivalents pour les spécialistes.. Quelques mots pour bien vous aider ici à y voir plus clair, et comprendre rapidement ce qui peut se jouer chez votre enfant.
Dès sa naissance, chaque enfant ressent en effet, à certains moments de sa vie, des sentiments de peur, d'angoisse, et d'anxiété. Nous avons souvent tendance à croire que ces termes font référence à des concepts identiques. Cependant, en psychologie, il a été découvert que ces termes font en fait référence à des états différents (Wauthia, & Rossignol, 2018; Wauthia, 2019) .
La peur est une réaction vitale pour la survie de l'être humain, qui est mise en place par notre cerveau pour nous protéger. En effet, quand notre cerveau croit qu’une situation (réelle ou imaginée) menace notre vie ou notre sécurité, il sonne l’alarme et ordonne à notre corps de réagir (accélération des battements du cœur, de la respiration, augmentation du taux d’adrénaline dans le sang, focalisation de l'attention sur le danger) pour nous permettre de fuir ou de combattre un danger (Wauthia, 2019; Hébert, 2016). Par exemple, si un serpent tombe d'un arbre sur votre tête lorsque vous vous promenez en forêt, la peur que cela va provoquer va inciter votre corps à fuir le plus rapidement possible afin de lui échapper ou à le combattre, au choix. Chez les jeunes enfants, les situations de séparation avec les parents sont très susceptibles de déclencher une peur, assez fonctionnelle au départ : « ces gens qui s’occupent de moi habituellement sont importants pour moi, il peut être dangereux de m’en éloigner ! ». Progressivement, l’enfant va apprendre que ces séparations ne sont pas toutes dangereuses, et qu’il peut faire confiance à d’autres adultes. Le premier jour à l’école est souvent fort impressionnant pour les petits. Après un moment d’adaptation, variable en fonction des enfants, ces séparations deviennent plus faciles. Le meilleur signe est sans doute quand les enfants finissent par oublier de dire au revoir et entrent en classe sans se retourner…
Cependant, la peur peut également apparaître lorsqu’on analyse ou interprète mal la situation dans laquelle on est. Il est effectivement possible que notre cerveau ne parvienne pas à faire la différence entre les choses dangereuses et celles qui sont simplement désagréables. Dans notre exemple, il se peut que ce qui soit réellement tombé sur votre tête soit simplement une branche d'arbre. Dès lors, avoir peur d'une simple branche d'arbre devient une réaction inadéquate. Pour reprendre notre exemple plus spécifique des jeunes enfants, la séparation peut par exemple continuer à déclencher des réactions fortes, alors que tout a été fait pour rassurer l’enfant. Les liens affectifs que l’enfant parviendra à tisser avec les autres adultes, la façon dont il est habituellement rassuré à la maison, la possibilité ou non de créer des rituels rassurants à l’école, l’émotion qui persistera ou non chez l’adulte au moment de se quitter, entre autres, pourront aussi influencer la possibilité de ne plus avoir peur de se séparer.
Une réaction de peur inadéquate et incontrôlable peut, si elle influence différents aspects de la vie quotidienne, donner naissance à des symptômes d’anxiété voire même à un trouble anxieux. Il existe enfin différents types de troubles anxieux qui ont comme caractéristique commune la présence de sentiments intenses, persistants et envahissants de peur. Certains sont qualifiés de séquellaires : certains signes normaux chez un jeune enfant peuvent devenir plus inquiétants lorsqu’il a grandi. Il importe donc bien de toujours comprendre ce qui se passe chez un jeune enfant en fonction de son âge et de son contexte de vie.